En novembre 2023, un hôpital dans le nord de la France a été pris en otage…
Des cybercriminels ont infiltré ses systèmes, bloqués l’accès aux dossiers médicaux, paralysé les services d’urgence, et exigé une rançon pour libérer ses données.
Des centaines de patients ont dû être transférées en urgence, des interventions chirurgicales ont été reportées, et la vie de plusieurs personnes a été mise en péril en quelques heures seulement.
Ce type d’attaque, qui semble tiré d’un film de science-fiction, est devenu une réalité glaçante pour les établissements de santé du monde entier.
Les hôpitaux, qui jouent un rôle essentiel dans nos vies, sont aujourd’hui des cibles privilégiées pour les cybercriminels en quête de profits rapides.
Pourquoi ?
Parce qu’ils détiennent une mine de données ultra-sensibles et parce que leurs infrastructures informatiques, souvent vieillissantes et complexes, représentent un terrain favorable pour les intrusions.
Face à cette menace croissante, il est impératif de comprendre pourquoi les hôpitaux sont des cibles de choix et quelles mesures peuvent être prises pour les protéger.
De l’optimisation des systèmes informatiques à la sécurisation des dispositifs médicaux connectés, chaque aspect de la cybersécurité doit être renforcé pour garantir la confidentialité des données, la sécurité des patients, et la continuité des soins.
Dans cet article, nous plongerons au cœur de la cybersécurité des hôpitaux.
1. Pourquoi les hôpitaux sont-ils des cibles privilégiées des cyberattaques ?
Les hôpitaux, souvent perçus comme des sanctuaires de soins, sont désormais devenus des cibles de choix pour les cybercriminels.
En effet, ces établissements accumulent des données médicales ultra-sensibles, utilisent des infrastructures numériques complexes, et doivent jongler avec des enjeux de formation en cybersécurité, souvent insuffisants.
À travers ces différents aspects, nous comprenons pourquoi le domaine de la cybersécurité des hôpitaux revêt une importance capitale pour assurer la sécurisation des données médicales et la protection des systèmes de gestion hospitaliers.
1.1 L’attrait des données sensibles : une mine d’or pour les cybercriminels
Les hôpitaux gèrent des informations d’une valeur inestimable : dossiers médicaux, informations personnelles et bancaires des patients, rapports de traitements, historiques de diagnostics.
Ces données sensibles ne sont pas seulement précieuses pour le suivi médical des patients ; elles sont aussi monnayables et convoitées.
Selon une étude de CyberMDX, spécialisée dans la sécurité des environnements médicaux connectés, les données de santé se vendent en moyenne dix fois plus cher que les informations bancaires sur le dark web.
Une donnée bancaire peut valoir environ 5 dollars, tandis qu’un dossier médical complet, riche en détail et unique, peut atteindre jusqu’à 50 dollars.
Pourquoi un tel écart de valeur ?
Simplement parce qu’un dossier médical contient bien plus qu’un simple numéro de carte bancaire. Il inclut des informations exploitables pour de multiples délits : usurpation d’identité, fausses demandes d’assurance, et même de la fraude aux prestations sociales.
La sécurisation des données médicales n’est donc pas seulement un impératif pour protéger l’intimité des patients ; c’est aussi un enjeu de sécurité publique.
1.2 La complexité des systèmes informatiques : un terrain propice aux vulnérabilités
Les infrastructures informatiques des hôpitaux sont souvent des mosaïques de technologies anciennes et modernes, créant un réseau intriqué de logiciels et de dispositifs connectés.
Dans les faits, chaque connexion, chaque appareil connecté, qu’il s’agisse de systèmes de gestion de laboratoires (LIMS) ou de dispositifs médicaux intelligents, représente un point potentiel de vulnérabilité, une porte d’entrée pour les cyberattaquants.
L’exemple de l’attaque du CHU de Rouen en 2019 est particulièrement frappant.
Lors de cet incident, un ransomware a réussi à se propager à grande vitesse dans tout le réseau hospitalier.
L’analyse a révélé que les failles dans la gestion des mises à jour des systèmes avaient facilité l’infiltration et la propagation du virus.
En quelques heures, les systèmes critiques ont été paralysés, obligeant l’hôpital à restreindre l’accès aux soins et à reporter des interventions.
Cette attaque a mis en lumière la nécessité pour les établissements de santé d’investir dans l’optimisation de leurs systèmes informatiques et d’assurer une connectivité sécurisée des dispositifs médicaux afin de limiter les vulnérabilités des systèmes hospitaliers.
Sans ces mesures, les hôpitaux se retrouvent avec des infrastructures fragiles, peu adaptées pour résister aux menaces modernes.
1.3 La faible sensibilisation et formation en cybersécurité : un talon d’Achille
L’humain reste souvent le maillon faible de la cybersécurité. Les professionnels de santé, focalisés sur leurs missions de soins, n’ont généralement pas le temps ou la formation nécessaire pour intégrer les pratiques de sécurité numérique.
Or, sans une formation continue, même les meilleurs systèmes informatiques peuvent être exposés aux intrusions.
D’après un sondage réalisé par Sophos en 2022, 73 % des responsables informatiques dans les hôpitaux ont rapporté une formation en cybersécurité insuffisante pour le personnel hospitalier.
L’absence de sensibilisation aux risques, telle que l’ouverture d’emails suspects ou le non-respect des protocoles d’authentification, laisse la porte ouverte aux cyberattaques.
Un simple clic sur un email de phishing peut suffire pour introduire un ransomware dans tout le réseau hospitalier, comme cela s’est produit lors de l’attaque du centre hospitalier de Dax en 2021, où un email de phishing a permis aux cybercriminels de déployer un logiciel de rançon, paralysant l’hôpital pendant plusieurs semaines.
Ce manque de préparation souligne la nécessité d’initiatives de formation régulières et adaptées aux spécificités du secteur médical.
La mise en place de formations en cybersécurité pour le personnel hospitalier permettrait non seulement de protéger les systèmes de gestion hospitaliers mais aussi d’implanter une culture de sécurité essentielle pour faire face aux menaces croissantes.
2. Optimiser les systèmes informatiques des hôpitaux pour réduire les failles de sécurité
Face aux menaces croissantes, les hôpitaux doivent renforcer leurs infrastructures numériques pour se protéger des attaques.
Cette optimisation nécessite une approche globale et proactive qui s’appuie sur des actions concrètes pour combler les vulnérabilités et garantir la continuité des soins.
Voyons en détail les mesures essentielles pour améliorer la cybersécurité des hôpitaux.
2.1 Évaluer et mettre à jour les logiciels : combler les failles, renforcer la sécurité
Les logiciels hospitaliers sont souvent composés d’une mosaïque de programmes anciens et modernes, dont certains sont vulnérables aux attaques en raison de l’absence de mises à jour régulières.
Lors de l’attaque WannaCry en 2017, le système de santé britannique, NHS, a payé un lourd tribut à cause de logiciels obsolètes.
Le ransomware s’est propagé rapidement dans le réseau du NHS, exploitant une faille non corrigée dans des systèmes Microsoft, paralysant des milliers de postes de travail et interrompant les soins de nombreux patients.
Cet exemple souligne l’importance d’une politique de mises à jour systématiques.
Les hôpitaux doivent évaluer régulièrement l’état de leurs logiciels, que ce soit pour les systèmes de gestion des patients, les LIMS (systèmes de gestion de laboratoires) ou les dispositifs médicaux connectés.
En appliquant les patchs de sécurité dès leur disponibilité, les équipes IT réduisent considérablement les risques d’intrusion.
Selon une étude de Microsoft de 2022, 90 % des attaques de type ransomware pourraient être évitées avec des logiciels mis à jour.
En d’autres termes, des actions simples et régulières peuvent prévenir des menaces graves et protéger les données médicales sensibles.
2.2 Sensibiliser et former le personnel : le rôle crucial de l’humain dans la sécurité
Dans la chaîne de la cybersécurité, l’humain est souvent le maillon faible. Les professionnels de santé sont naturellement concentrés sur leurs missions de soins, et la cybersécurité peut sembler un domaine éloigné de leurs priorités quotidiennes.
Cependant, un seul clic sur un email de phishing peut ouvrir la voie à une attaque de grande ampleur.
Prenons l’exemple de l’hôpital San Gennaro de Naples en Italie.
Conscient de cette réalité, cet établissement a mis en place, en 2022, une campagne de formation pour l’ensemble de son personnel, incluant des simulations d’attaques de phishing.
Le personnel a été formé aux techniques de reconnaissance des emails suspects, aux bonnes pratiques de gestion des mots de passe, et aux réflexes à adopter face aux incidents de sécurité.
Le résultat a été spectaculaire : en l’espace d’un an, le nombre de tentatives de phishing réussies a chuté de 80 %.
En sensibilisant ses équipes, l’hôpital a réduit drastiquement le risque de compromission.
Pour les hôpitaux, investir dans la formation en cybersécurité est une action hautement rentable.
En adoptant une approche de formation continue, les établissements peuvent transformer le personnel en véritables sentinelles de la cybersécurité.
Les études montrent qu’un employé formé réagit plus rapidement aux menaces et prend des décisions éclairées, contribuant ainsi à la protection des systèmes de gestion hospitaliers et à la sécurisation des données médicales.
2.3 Mettre en place un plan de continuité des opérations : anticiper pour assurer la résilience
Les cyberattaques ont le potentiel de paralyser des services entiers, entraînant des retards critiques pour les soins aux patients.
Pour garantir la résilience des hôpitaux face aux cyber incidents, il est impératif de développer un plan de continuité des opérations (PCO).
Ce plan doit prévoir des procédures détaillées pour gérer une attaque, rediriger les patients, et sécuriser les données médicales.
Un exemple récent de bonne pratique est celui du Centre Hospitalier d’Armentières.
En 2024, après une attaque déstabilisante, cet hôpital a mis en place un plan rigoureux de gestion des cyber incidents.
Ce plan permet de rediriger automatiquement les patients vers des établissements partenaires en cas de paralysie des services, tout en maintenant un accès sécurisé aux dossiers médicaux essentiels. L’objectif est clair : minimiser les interruptions de service et protéger les informations critiques, même en situation de crise.
Ce type de stratégie proactive permet aux hôpitaux de ne pas être pris au dépourvu et de continuer à offrir des soins, même sous la pression d’une cyberattaque.
D’après le rapport annuel de PwC sur la cybersécurité en 2023, les organisations dotées d’un plan de continuité bien structuré peuvent réduire l’impact financier d’une attaque de 50 %, tout en maintenant la confiance des patients et des équipes.
3. Sécuriser les données médicales et les systèmes de gestion critiques
Dans le domaine hospitalier, les données de santé sont au cœur des soins.
Elles contiennent des informations confidentielles sur l’identité des patients, leurs antécédents médicaux, et les traitements en cours.
Une fuite ou une compromission de ces données peut non seulement porter atteinte à la vie privée des patients mais également compromettre la qualité et la sécurité des soins.
Pour protéger ces informations essentielles, les hôpitaux doivent adopter des mesures de sécurité rigoureuses et certifiées.
3.1 Utiliser des certifications de sécurité : un gage de conformité et de protection
La certification est une étape fondamentale pour garantir la protection des données médicales dans les hôpitaux.
En France, la certification HDS (Hébergeur de Données de Santé) est obligatoire pour tous les prestataires qui hébergent des données de santé, et elle impose des exigences strictes en matière de sécurité.
Cette certification exige notamment des contrôles de sécurité continus, des audits réguliers, et des procédures de gestion de crise, renforçant ainsi la résilience des systèmes informatiques hospitaliers.
De plus, la certification ISO 27001, reconnue au niveau international, impose un cadre strict pour la gestion de la sécurité des informations.
Cette certification oblige les établissements à développer un plan de gestion des risques et à réaliser des audits de sécurité réguliers.
En 2021, l’hôpital universitaire de Strasbourg a obtenu cette certification pour son service IT, démontrant ainsi un engagement fort pour la sécurisation des données médicales.
En adoptant de telles certifications, les hôpitaux envoient un message clair aux patients : leurs données sont protégées par les normes de sécurité les plus strictes.
3.2 Implémenter la segmentation du réseau et le chiffrement : restreindre et protéger l’accès aux données
La segmentation réseau et le chiffrement sont des mesures essentielles pour limiter les risques de propagation en cas d’intrusion.
La segmentation réseau consiste à diviser l’infrastructure informatique en plusieurs segments, chacun ayant des niveaux d’accès et des fonctions spécifiques.
Cette approche permet de contenir une éventuelle attaque et d’empêcher qu’elle ne s’étende à l’ensemble du réseau.
L’attaque sur SingHealth, à Singapour, en 2018, en est une illustration marquante.
Suite à cette attaque, qui a exposé les données médicales de 1,5 million de patients, l’hôpital a renforcé sa segmentation réseau, limitant ainsi l’accès aux données critiques aux seuls utilisateurs autorisés.
Quant au chiffrement des données, il garantit que même en cas de fuite, les informations volées restent illisibles pour les cybercriminels.
Par exemple, les données médicales en transit entre les systèmes de gestion et les dispositifs connectés peuvent être chiffrées pour éviter les interceptions malveillantes.
En 2022, plusieurs hôpitaux du groupe Ramsay Santé en France ont adopté des systèmes de chiffrement avancés pour les dossiers médicaux de leurs patients, réduisant ainsi le risque de compromission des données en cas d’attaque.
3.3 Audits et tests de pénétration : anticiper pour éviter les failles
Les audits de sécurité et les tests de pénétration sont des outils indispensables pour prévenir les cyberattaques en identifiant les failles potentielles avant qu’elles ne puissent être exploitées.
Ces tests, qui simulent des attaques, permettent aux hôpitaux d’évaluer la robustesse de leurs défenses et de corriger les vulnérabilités détectées.
En 2022, un audit mené au sein du Henry Ford Health System, aux États-Unis, a révélé une faille critique dans le système de gestion des laboratoires de l’hôpital.
Grâce à cet audit, la faille a pu être corrigée avant qu’elle ne soit exploitée, empêchant ainsi une possible cyberattaque.
De tels audits, réalisés par des experts en cybersécurité, offrent aux hôpitaux une vision claire de leurs vulnérabilités et permettent de renforcer la protection des systèmes de gestion hospitaliers.
4. Connectivité sécurisée des dispositifs médicaux et systèmes connectés (LIMS, middlewares)
Les dispositifs médicaux connectés ont révolutionné les soins médicaux, permettant une surveillance constante des patients et une meilleure gestion des traitements.
Toutefois, ces avancées s’accompagnent de nouveaux risques de sécurité.
En reliant des appareils critiques comme les pacemakers, pompes à insuline, et autres dispositifs de surveillance à des systèmes de gestion centralisés, les hôpitaux exposent leurs infrastructures à des cyberattaques potentielles.
Assurer une connectivité sécurisée des dispositifs médicaux devient alors une priorité pour protéger à la fois la sécurité des patients et l’intégrité des données de santé.
4.1 Vulnérabilités des dispositifs médicaux connectés : des risques sous-estimés
Les dispositifs médicaux connectés offrent une flexibilité et une précision inégalées dans le suivi des patients.
Cependant, leur interconnexion avec des réseaux hospitaliers les expose à des cyberattaques, avec des conséquences potentiellement dramatiques pour les patients.
En 2021, une étude de CyberMDX a révélé que 62 % des pacemakers connectés utilisés dans les hôpitaux américains présentaient des vulnérabilités de sécurité exploitables.
Ces failles pourraient permettre à des cybercriminels de perturber leur fonctionnement, compromettant ainsi la sécurité des patients.
Ces résultats mettent en lumière un besoin urgent de renforcer la sécurité de ces dispositifs, qui, sans protection adéquate, deviennent des portes d’entrée potentielles pour des attaques malveillantes.
Par exemple, une attaque visant un pacemaker pourrait interrompre ou modifier son fonctionnement, mettant en danger la vie du patient.
Les établissements de santé doivent donc adopter des protocoles de sécurité spécifiques pour ces dispositifs, incluant des mises à jour régulières, des audits de sécurité, et des systèmes de surveillance en temps réel.
4.2 Sécurisation de la connectivité des systèmes de gestion : des transmissions de données sans failles
Les systèmes critiques comme les LIMS (Laboratory Information Management Systems) jouent un rôle central dans le traitement et l’analyse des données de santé, en regroupant les informations des dispositifs connectés, des laboratoires et des services de soins.
Cependant, ces systèmes nécessitent une connectivité hautement sécurisée pour garantir que les données transmises restent intactes et inaccessibles aux intrus.
En 2023, le Johns Hopkins Hospital a adopté une approche proactive en mettant en place un protocole de communication chiffrée entre ses dispositifs médicaux connectés et son système de gestion centralisé.
Ce protocole assure que les données échangées entre les dispositifs et les serveurs sont protégées contre les interceptions malveillantes, limitant ainsi le risque de fuite d’informations sensibles.
Grâce à cette mesure, les données critiques du système LIMS sont transmises de manière sécurisée, empêchant tout accès non autorisé.
Cette approche permet de renforcer la sécurité globale des infrastructures hospitalières en minimisant les risques de compromission de données.
En appliquant un chiffrement de bout en bout pour les transmissions de données entre les dispositifs médicaux et les systèmes de gestion, les hôpitaux peuvent garantir que les informations échangées demeurent confidentielles et protégées contre les tentatives d’intrusion.
5. Conseils pratiques pour le personnel hospitalier
Pour garantir la cybersécurité des hôpitaux, il est essentiel que tout le personnel hospitalier s’implique activement dans l’adoption de pratiques de sécurité robustes.
En intégrant de simples gestes de vigilance dans leur quotidien, les employés jouent un rôle crucial dans la sécurisation des données médicales et la protection des systèmes de gestion hospitaliers.
Voici quelques recommandations efficaces et accessibles à tous.
5.1 Vigilance face aux emails : détecter et éviter les attaques de phishing
Les emails de phishing sont la porte d’entrée de nombreuses cyberattaques, et le secteur hospitalier n’échappe pas à cette menace.
En effet, une étude réalisée par Proofpoint montre que 60 % des attaques dans les hôpitaux sont initiées par des emails frauduleux. Ces messages, souvent conçus pour paraître légitimes, incitent le personnel à cliquer sur des liens ou à télécharger des pièces jointes infectées.
Pour prévenir ce type de menace, la vigilance est de mise.
Il est recommandé au personnel de ne pas ouvrir les emails suspects et d’éviter de cliquer sur des liens provenant d’expéditeurs inconnus.
Les équipes doivent aussi signaler toute activité inhabituelle aux équipes IT, qui pourront évaluer la menace et agir en conséquence.
En cultivant ces réflexes de prudence, le personnel hospitalier contribue à limiter les risques d’intrusion dans les systèmes critiques de l’hôpital.
5.2 Utilisation de mots de passe forts et authentification double : sécuriser les accès aux systèmes
La gestion des mots de passe est un élément fondamental de la cybersécurité.
Pour protéger les accès aux informations sensibles, le personnel hospitalier doit utiliser des mots de passe complexes et uniques pour chaque application.
Un mot de passe fort inclut une combinaison de lettres majuscules et minuscules, de chiffres, et de caractères spéciaux, rendant les accès plus difficiles à deviner ou à pirater.
L’activation de l’authentification à deux facteurs (2FA) est une autre mesure recommandée.
En ajoutant une couche de sécurité supplémentaire, le 2FA exige une confirmation supplémentaire, généralement envoyée sur un appareil personnel, pour vérifier l’identité de l’utilisateur.
Cette double authentification réduit le risque d’accès non autorisé, même si le mot de passe venait à être compromis.
Adopter de bonnes pratiques de gestion des mots de passe, renforcées par le 2FA, est une action simple mais très efficace pour protéger les systèmes de gestion hospitaliers et les données médicales des patients.
5.3 Participer aux formations de sensibilisation : instaurer une culture de cybersécurité
La formation continue en cybersécurité est essentielle pour renforcer la résilience d’un établissement de santé face aux cybermenaces.
Les sessions de sensibilisation permettent aux employés de comprendre les risques auxquels ils sont confrontés et de se familiariser avec les bonnes pratiques de sécurité.
Selon une étude menée par Verizon, les hôpitaux qui organisent régulièrement des formations en cybersécurité présentent un taux de compromission 50 % inférieur par rapport à ceux qui n’en proposent pas.
Les formations peuvent inclure des simulations d’attaques de phishing, des explications sur la manière de gérer des informations sensibles, ou encore des rappels sur l’importance des mises à jour et des mots de passe sécurisés.
En encourageant le personnel à participer activement à ces formations, les hôpitaux favorisent le développement de réflexes de sécurité qui, à terme, renforcent la protection de l’ensemble des systèmes et données de l’établissement.
6. Conclusion : bâtir un système de soins solide et sûr
Renforcer la cybersécurité des hôpitaux est devenu bien plus qu’une simple précaution : c’est une nécessité absolue.
Les cyberattaques n’épargnent plus les établissements de santé ; elles frappent leurs infrastructures, perturbent les services de soins, exposent les données personnelles et mettent en péril la sécurité des patients.
Chaque faille exploitée est un risque pour le bien-être de ceux qui dépendent de l’efficacité et de la confidentialité des services hospitaliers.
Heureusement, des solutions existent.
En adoptant des pratiques de cybersécurité robustes et rigoureuses, les hôpitaux peuvent non seulement se protéger contre ces attaques, mais aussi créer un environnement de soins où la sécurisation des données médicales et la protection des systèmes de gestion hospitaliers sont assurées.
Des mesures comme l’utilisation de certifications de sécurité, la segmentation réseau, le chiffrement des données et la formation continue des équipes permettent de créer des défenses solides face aux menaces.
Mais au-delà de la technologie et des procédures, il s’agit également de bâtir une culture de cybersécurité au sein de chaque établissement.
Lorsque chaque membre du personnel devient conscient des risques et adopte des pratiques sécurisées, c’est l’ensemble de l’hôpital qui se renforce.
Il s’agit de transformer chaque action, chaque décision en un rempart contre les intrusions.
En fin de compte, l’enjeu est de taille : il s’agit de garantir un système de soins digne de la confiance des patients, un système qui protège leurs données, leur vie privée et leur sécurité.
En investissant dans la cybersécurité, les hôpitaux ne protègent pas seulement leurs infrastructures informatiques ; ils protègent la santé de leurs patients, en créant un environnement où la technologie, la confidentialité et la sécurité œuvrent de concert pour offrir des soins de qualité.
Il est temps que chaque établissement de santé fasse de la cybersécurité une priorité, non seulement pour se prémunir contre les menaces actuelles, mais pour anticiper et contrer celles de demain.
C’est ainsi que les hôpitaux pourront bâtir un avenir solide, sûr et résilient pour tous ceux qui en ont besoin.