Les 5 erreurs cybersécurité que les entreprises ne peuvent plus se permettre

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Ignorer certaines erreurs de cybersécurité peut coûter des millions à une entreprise. 

Une entreprise prospère, des clients fidèles, un chiffre d’affaires en croissance… Tout semble sous contrôle, jusqu’à ce matin-là.

En ouvrant son ordinateur, le dirigeant découvre un écran noir, une alerte inquiétante :

« Vos fichiers ont été cryptés. Payez 50 000 euros en Bitcoin pour les récupérer. »

En un instant, c’est la catastrophe. 

Plus d’accès aux dossiers clients, plus de facturation possible, plus aucun échange avec les fournisseurs. 

Le site web est hors ligne, les serveurs sont bloqués, et l’équipe informatique se retrouve impuissante face à une attaque qu’elle n’a pas su prévenir. 

Pire encore, la presse locale s’empare de l’affaire, jetant une lumière crue sur cette entreprise devenue la dernière victime en date d’une attaque par ransomware.

Ce scénario n’est pas une fiction. 

Il s’est produit des milliers de fois, et continue de se produire chaque jour. 

En 2021, l’entreprise Colonial Pipeline, qui gère l’un des plus grands réseaux d’oléoducs aux États-Unis, a été paralysée par une attaque au ransomware. 

Résultat ? Plusieurs jours d’arrêt d’activité et une rançon de 4,4 millions de dollars versée aux cybercriminels.

Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. 

En France, en 2023, près de 54 % des entreprises ont déclaré avoir subi au moins une cyberattaque (source : CESIN, Club des Experts de la Sécurité de l’Information et du Numérique). 

Pourtant, 80 % des violations de sécurité auraient pu être évitées grâce à des mesures de protection élémentaires (source : IBM Cost of a Data Breach Report).

La cybersécurité est souvent perçue comme un coût, et non comme un investissement stratégique. 

Trop de dirigeants pensent que leur entreprise n’intéresse pas les cybercriminels. 

« On n’est pas une grande banque ou une administration gouvernementale, qui voudrait nous attaquer ? »

Pourtant, la réalité est implacable : les petites et moyennes entreprises sont les cibles privilégiées des hackers, précisément parce qu’elles sont souvent moins protégées.

Il ne s’agit pas uniquement de ransomware. 

Vols de données, espionnage industriel, sabotages numériques, les méthodes évoluent, mais une constante demeure : ce sont toujours les mêmes erreurs qui ouvrent la porte aux attaques. 

Des erreurs que l’on pourrait éviter avec une meilleure stratégie, des outils adaptés et une prise de conscience à tous les niveaux de l’entreprise.

Chaque incident majeur en cybersécurité a un point commun : une faille humaine, organisationnelle ou technique qui aurait pu être corrigée en amont. 

Une mise à jour non effectuée, un employé mal formé qui clique sur un lien piégé, un mot de passe trop faible réutilisé sur plusieurs services, un plan de réponse aux incidents inexistant, ou encore une absence totale de protection des appareils mobiles utilisés à distance.

Le constat est clair : la menace est bien réelle et les entreprises ne peuvent plus se permettre ces erreurs.

1. Erreurs cybersécurité : négliger les mises à jour de sécurité

L’attaque WannaCry : un désastre évitable

En mai 2017, une cyberattaque d’une ampleur sans précédent a frappé des milliers d’entreprises et d’institutions publiques à travers le monde. 

Le ransomware WannaCry a infecté plus de 200 000 ordinateurs dans 150 pays, paralysant des entreprises, des hôpitaux et des administrations publiques.

Le chaos a été total :

  • Le service de santé britannique (NHS) a dû annuler des milliers de rendez-vous médicaux et interventions chirurgicales.
  • Des usines de Renault ont été forcées de suspendre leur production.
  • Des ministères en Russie et en Chine ont vu leurs réseaux compromis.

L’attaque a exploité une vulnérabilité dans Windows, pourtant corrigée par Microsoft deux mois avant l’attaque. 

Le correctif de sécurité, disponible en mars 2017, aurait pu empêcher cette catastrophe.

Mais des milliers d’organisations avaient négligé la mise à jour, exposant ainsi leurs infrastructures à un virus destructeur qui chiffrait leurs fichiers et exigeait une rançon en échange de leur restitution.

Pourquoi cette erreur de cybersécurité est un problème ?

1. Les failles de sécurité connues sont exploitées en priorité par les hackers.
Lorsqu’une vulnérabilité est rendue publique, elle devient une cible immédiate pour les cybercriminels.
Les groupes de hackers scannent en permanence Internet à la recherche d’entreprises qui n’ont pas appliqué les correctifs.

2. Ne pas appliquer les correctifs de sécurité, c’est comme laisser une porte ouverte.
Imaginez que vous sachiez qu’une serrure de votre maison est cassée et qu’un serrurier vous propose de la remplacer gratuitement. Ignorer ce service et laisser la porte entrouverte serait une négligence inexcusable.
C’est exactement ce que font les entreprises qui tardent à appliquer des mises à jour critiques.

3. L’absence de procédure systématique de mise à jour expose toute l’infrastructure informatique.
Trop d’entreprises ne disposent pas d’une politique claire de mise à jour et comptent sur les utilisateurs pour faire le nécessaire. Résultat ? Des systèmes critiques restent vulnérables pendant des mois, voire des années.

Un rapport de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a révélé que plus de 60 % des cyberattaques exploitent des failles pour lesquelles un correctif était déjà disponible. Une entreprise sur deux victime d’une attaque aurait pu éviter le pire avec une gestion efficace des mises à jour.

Comment éviter cette erreur de cybersécurité ?

1. Automatiser les mises à jour des systèmes et logiciels

Les mises à jour automatiques permettent de réduire le risque d’oubli et d’assurer une protection continue contre les nouvelles menaces. 

Les systèmes d’exploitation modernes, comme Windows et macOS, offrent des options pour appliquer automatiquement les correctifs de sécurité.

2. Établir une politique de gestion des correctifs

Les entreprises doivent mettre en place une stratégie de mise à jour définissant :

  • La fréquence des mises à jour (ex. : hebdomadaire pour les mises à jour mineures, immédiate pour les correctifs critiques).
  • Les systèmes prioritaires à mettre à jour en premier (serveurs, bases de données, logiciels métiers).
  • Les responsabilités de chaque équipe dans le processus de mise à jour.

3. Tester les mises à jour avant de les appliquer à grande échelle

Certaines entreprises retardent l’application des correctifs par crainte qu’ils ne causent des conflits logiciels ou des dysfonctionnements. 

Pour éviter cela :

  • Déployer les mises à jour sur un environnement de test avant leur application à grande échelle.
  • Avoir un plan de retour arrière en cas de problème.
  • Communiquer avec les équipes informatiques pour assurer un suivi rigoureux.

Un système mis à jour est une première barrière efficace contre les cyberattaques

L’attaque WannaCry a démontré à quel point une simple mise à jour aurait pu éviter des milliards d’euros de pertes à travers le monde. 

Aujourd’hui, les ransomwares et autres cybermenaces n’ont jamais été aussi nombreux.

Appliquer systématiquement les correctifs de sécurité est une mesure élémentaire, mais cruciale, pour se protéger des cyberattaques.

Les hackers évoluent, les menaces s’adaptent, mais une chose reste certaine : une entreprise qui néglige ses mises à jour est une cible facile.

2. Erreurs cybersécurité : ne pas former les employés

Utiliser des mots de passe faibles : la clé d’entrée préférée des hackers

En juin 2015, la société américaine Ubiquiti Networks, spécialisée dans les technologies sans fil, a été victime d’une fraude par e-mail qui lui a coûté 40 millions de dollars.

Un employé du service financier a reçu un e-mail semblant provenir du PDG de l’entreprise, demandant un virement urgent vers un compte bancaire à l’étranger. 

L’e-mail était soigneusement rédigé, reprenant la signature habituelle du dirigeant et affichant une adresse de messagerie presque identique à la sienne. 

Convaincu de l’urgence et de la légitimité de la demande, l’employé a effectué le virement. Quelques heures plus tard, l’argent avait disparu.

Ce type d’escroquerie, connu sous le nom de fraude au président, est l’une des attaques les plus courantes et les plus efficaces en entreprise. 

Pourtant, un simple protocole de vérification des demandes financières aurait suffi à éviter cette catastrophe.

Pourquoi cette erreur de cybersécurité est un problème ?

1. L’erreur humaine est impliquée dans 90 % des cyberattaques réussies

Selon un rapport d’IBM, neuf violations de données sur dix sont dues à une erreur humaine. 

Oublier de vérifier un expéditeur, cliquer sur un lien piégé, utiliser un mot de passe faible… autant d’actions anodines qui peuvent compromettre des milliers de fichiers et coûter des millions d’euros.

2. Les employés ne sont pas toujours conscients des risques

Les cyberattaques ne se limitent pas aux ransomwares ou aux virus sophistiqués. 

Le phishing, les pièces jointes piégées et les faux sites web sont des méthodes simples mais redoutablement efficaces. 

Pourtant, beaucoup d’employés ne savent toujours pas comment identifier ces menaces.

En 2021, une étude de la National Cyber Security Alliance a révélé que 45 % des employés ne savent pas reconnaître un e-mail frauduleux. 

Une statistique inquiétante, sachant que plus de 3 milliards d’e-mails de phishing sont envoyés chaque jour.

3. Un simple clic peut entraîner un vol massif de données

  • Mars 2023 : un employé d’un hôpital français ouvre une pièce jointe contenant un malware. Résultat : les dossiers médicaux de milliers de patients sont cryptés par un ransomware, bloquant l’accès aux soins pendant plusieurs jours.
  • Octobre 2022 : un cadre d’une entreprise du CAC 40 reçoit un SMS frauduleux l’invitant à réinitialiser son mot de passe. En cliquant sur le lien et en entrant ses identifiants, il permet à des hackers d’accéder aux serveurs internes de l’entreprise.

Ces incidents montrent à quel point un seul faux pas peut suffire à mettre en péril une organisation entière.

Comment éviter cette erreur de cybersécurité ?

1. Organiser des formations régulières sur la cybersécurité

La formation est le premier rempart contre les cyberattaques. 

Une entreprise qui éduque ses collaborateurs sur les risques du phishing, les ransomwares et les fraudes aux paiements réduit considérablement ses vulnérabilités.

Bonnes pratiques :

  • Intégrer une formation cybersécurité dès l’onboarding des nouveaux employés.
  • Mettre en place un programme de formation continue, avec des modules courts et accessibles.
  • Sensibiliser les employés aux nouvelles techniques de cybercriminalité.

L’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) recommande une formation au moins une fois par an pour maintenir un niveau de vigilance optimal.

2. Simuler des cyberattaques pour tester la vigilance des équipes

Une formation théorique ne suffit pas. 

Pour ancrer les bons réflexes, des simulations d’attaques doivent être organisées régulièrement.

Exemples de simulations efficaces :

  • Envoyer de faux e-mails de phishing aux employés et analyser leur réaction. Ceux qui cliquent sur le lien reçoivent immédiatement une formation corrective.
  • Organiser des tests de fraude au président, en demandant un faux virement à un responsable financier.
  • Simuler un vol de données internes pour observer les réactions et améliorer les protocoles d’alerte.

Les entreprises qui réalisent ce type de tests constatent une baisse de 70 % des erreurs humaines liées aux cyberattaques (source : KnowBe4, leader de la formation en cybersécurité).

3. Encourager une culture de la cybersécurité

Une entreprise où la cybersécurité est perçue comme une responsabilité collective est une entreprise plus résiliente. 

Chaque employé doit se sentir concerné et savoir quoi faire face à une situation suspecte.

Pour cela :

  • Mettre en place une politique de signalement immédiat des e-mails ou SMS douteux.
  • Valoriser les bons comportements en cybersécurité avec des incentives (ex : certifications internes, challenges cybersécurité).
  • Nommer un référent cybersécurité au sein de chaque équipe, chargé de relayer les bonnes pratiques.

Selon l’institut de cybersécurité Ponemon, les entreprises ayant adopté une culture cybersécurité forte ont 50 % moins de risques de subir une attaque réussie.

Les employés sont la première ligne de défense

Les hackers ne ciblent pas les serveurs en premier. 

Ils ciblent les humains. 

Un pirate n’a pas besoin de pénétrer un firewall ultra-sécurisé si un employé lui livre les accès en toute confiance.

Former ses équipes, organiser des simulations, instaurer une vigilance collective… ces actions ne coûtent presque rien, mais elles peuvent sauver une entreprise d’une catastrophe numérique.

Une simple erreur peut coûter des millions. 

Une bonne formation, en revanche, ne coûte que quelques heures par an.

3. Erreurs cybersécurité : mots de passe faibles

773 millions de comptes compromis en 2019 : une alerte mondiale

En janvier 2019, le chercheur en cybersécurité Troy Hunt, créateur du site Have I Been Pwned, a révélé l’une des plus grandes fuites de données de l’histoire. 

Baptisée Collection #1, cette gigantesque base de données comprenait 773 millions d’adresses e-mail et mots de passe exposés sur des forums de hackers.

Cette fuite n’était pas un cas isolé. 

Il s’agissait d’une compilation de plusieurs violations de sécurité survenues au fil des années, regroupant des identifiants volés sur des plateformes aussi diverses que LinkedIn, Dropbox ou encore des services bancaires. 

Beaucoup de ces mots de passe étaient réutilisés sur plusieurs sites, facilitant le piratage massif de comptes en un temps record.

Les conséquences ont été désastreuses :

  • Des milliers de personnes ont vu leurs comptes piratés en cascade, car elles utilisaient le même mot de passe pour plusieurs services.
  • Des entreprises ont subi des intrusions majeures, les hackers utilisant les identifiants exposés pour pénétrer les systèmes internes.
  • De nombreux comptes de messagerie ont été détournés, servant à propager d’autres attaques via du phishing ciblé.

Cette affaire illustre parfaitement une réalité souvent ignorée : le mot de passe reste l’un des points d’accès les plus vulnérables dans un système informatique.

Pourquoi cette erreur de cybersécurité est un problème ?

1. 80 % des violations de données sont liées à des mots de passe faibles ou réutilisés

D’après le Verizon Data Breach Investigations Report, huit violations de données sur dix sont dues à des mots de passe compromis. 

La cause est simple : les utilisateurs adoptent encore des pratiques dangereuses en matière de gestion des identifiants.

Un rapport de NordPass en 2023 révèle que « 123456 » reste le mot de passe le plus utilisé dans le monde, suivi de près par « password » et « 123456789 ». 

Un hacker peut craquer ces mots de passe en moins d’une seconde.

2. Les mots de passe courts ou simples sont facilement devinés par des outils automatisés

Les pirates utilisent des logiciels spécialisés appelés brute-force attackers, capables de tester des millions de combinaisons par seconde. 

Un mot de passe de six caractères sans complexité peut être craqué en moins d’une seconde.

En 2022, une étude de Hive Systems a montré que :

  • Un mot de passe de 8 caractères sans majuscule ni caractère spécial peut être craqué en 8 minutes.
  • Un mot de passe de 12 caractères complexe (majuscule, minuscule, chiffre, caractère spécial) mettrait 300 ans à être cassé.

3. Une fuite sur un site peut compromettre tous les comptes utilisant le même mot de passe

Lorsqu’un site est piraté, les mots de passe en fuite sont immédiatement testés sur d’autres plateformes dans ce qu’on appelle une attaque par credential stuffing.

En d’autres termes :

  • Si vous utilisez le même mot de passe pour votre boîte mail, vos comptes bancaires et vos outils professionnels, une seule fuite de données peut exposer l’ensemble de vos comptes.
  • Les hackers exploitent ces fuites en quelques heures pour prendre le contrôle des identifiants réutilisés.

Un exemple marquant est l’attaque contre Spotify en 2020, où plus de 350 000 comptes ont été compromis via une attaque par credential stuffing, les hackers utilisant des mots de passe volés sur d’autres plateformes.

Comment éviter cette erreur de cybersécurité ?

1. Imposer des mots de passe complexes et uniques pour chaque compte

Les entreprises doivent exiger des mots de passe robustes, en imposant des critères de sécurité stricts :

  • Minimum 12 caractères
  • Combinaison de majuscules, minuscules, chiffres et caractères spéciaux
  • Interdiction d’utiliser le même mot de passe pour plusieurs services

Google, Microsoft et Apple recommandent désormais des phrases de passe, plus faciles à retenir et infiniment plus difficiles à craquer (ex. : « MonChienMangeDesPommes@2023 »).

2. Utiliser un gestionnaire de mots de passe

Les gestionnaires de mots de passe permettent de stocker tous les identifiants de manière sécurisée et de générer des mots de passe uniques pour chaque service.

Les solutions comme Bitwarden, 1Password ou LastPass offrent des fonctionnalités avancées :

  • Génération automatique de mots de passe complexes
  • Stockage chiffré des identifiants
  • Synchronisation entre plusieurs appareils

Les entreprises doivent imposer l’usage de ces outils pour garantir la sécurité des accès.

3. Activer l’authentification multi-facteurs (MFA) pour sécuriser les accès critiques

Même avec un mot de passe fort, il est essentiel de mettre en place une couche de protection supplémentaire. 

L’authentification multi-facteurs (MFA) ajoute une seconde vérification, rendant presque impossible l’accès à un compte sans autorisation explicite du propriétaire.

Méthodes d’authentification à privilégier :

  • Code unique envoyé par SMS ou e-mail
  • Application d’authentification (Google Authenticator, Microsoft Authenticator)
  • Clé de sécurité physique (YubiKey, Titan Key)

En 2021, Microsoft a rapporté que l’activation du MFA bloque 99,9 % des attaques par credential stuffing.

Les entreprises doivent intégrer ces bonnes pratiques dans leur politique de gestion des identifiants

Un mot de passe est la première barrière de sécurité d’un système informatique, mais c’est aussi la plus fragile si elle est mal gérée. 

Trop d’entreprises continuent d’ignorer l’importance de cette faille pourtant évidente.

Les mots de passe faibles ne sont plus acceptables en 2024. 

Des mesures simples comme l’usage d’un gestionnaire de mots de passe et l’activation du MFA peuvent réduire considérablement le risque d’intrusion.

Le choix est simple : se protéger dès maintenant ou subir les conséquences d’une attaque évitable.

4. Erreurs cybersécurité : pas de plan de réponse aux incidents

250 millions de dollars perdus chez Maersk : le naufrage numérique d’un géant

En juin 2017, l’armateur Maersk, leader mondial du transport maritime, a été victime de l’une des cyberattaques les plus coûteuses de l’histoire. 

Le ransomware NotPetya s’est infiltré dans son réseau informatique via une mise à jour compromise d’un logiciel ukrainien.

Les conséquences ont été immédiates et dévastatrices :

  • 49 000 postes de travail et 4 000 serveurs inopérants, bloquant les opérations logistiques dans 76 ports à travers le monde.
  • Des centaines de navires incapables de charger ou de décharger leur cargaison, perturbant l’ensemble du commerce maritime mondial.
  • Des pertes financières estimées à 250 millions de dollars, sans compter les impacts sur la réputation de l’entreprise.

Mais le pire dans cette attaque n’était pas le malware lui-même. 

C’était l’absence d’un plan de réponse efficace. 

Maersk ne disposait pas d’une procédure claire pour gérer une cybercrise de cette ampleur. 

Résultat : les équipes ont mis plus de dix jours à rétablir l’ensemble du système, un délai inacceptable pour une entreprise aussi stratégique.

Pourquoi cette erreur de cybersécurité est un problème ?

1. Une cyberattaque n’est pas une possibilité, c’est une certitude

Le rapport 2023 de Cybersecurity Ventures est formel : toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, seront ciblées par une attaque à un moment ou un autre.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • 43 % des cyberattaques visent les PME, souvent mal préparées à y faire face.
  • Toutes les 39 secondes, une tentative d’intrusion est enregistrée dans le monde (source : Université du Maryland).
  • En 2023, les ransomwares ont coûté 20 milliards de dollars aux entreprises (source : IBM).

Penser que son entreprise est trop petite ou insignifiante pour intéresser les cybercriminels est une grave erreur. 

Les hackers ciblent les failles, pas la taille.

2. Sans plan de réponse aux incidents, le temps de réaction est allongé, ce qui aggrave les pertes

Quand une attaque survient, chaque minute compte. 

Plus l’entreprise met de temps à identifier la menace, la contenir et restaurer ses services, plus l’impact est lourd.

Un rapport du Ponemon Institute révèle que :

  • Le coût moyen d’une violation de données s’élève à 4,45 millions de dollars en 2023.
  • Les entreprises mettant plus de 200 jours à détecter une intrusion subissent des pertes 3 fois plus élevées que celles qui réagissent en moins d’un mois.

Dans le cas de Maersk, l’absence de protocole clair a fait perdre des jours entiers, alors qu’une organisation préparée aurait pu limiter les dégâts en quelques heures.

3. Un manque de coordination entraîne des décisions inefficaces face à une crise

Lorsqu’une cyberattaque frappe une entreprise sans plan de réponse :

  • Les employés paniquent et ne savent pas qui alerter en premier.
  • Les équipes informatiques tâtonnent, essayant diverses solutions sans stratégie claire.
  • La direction hésite entre payer une rançon ou tenter une récupération manuelle des systèmes.

En 2021, la société JBS, leader mondial de l’agroalimentaire, a été contrainte de payer 11 millions de dollars de rançon après une attaque par ransomware. 

Pourquoi ? Parce qu’elle n’avait pas de plan de réponse solide et que chaque minute d’arrêt de production coûtait une fortune.

Un manque de préparation peut littéralement mettre en péril la survie d’une entreprise.

Comment éviter cette erreur de cybersécurité ?

1. Élaborer un plan de réponse aux incidents détaillé

Un plan de réponse aux incidents doit être clair, structuré et testé. 

Il doit inclure :

  • Un protocole d’alerte précis : Qui doit être prévenu en premier ? Quelle est la chaîne de commandement ?
  • Des rôles définis : Chaque membre de l’équipe IT, de la direction et du service communication doit savoir exactement quoi faire en cas de cyberattaque.
  • Un processus de confinement de l’attaque : Isoler les machines infectées, couper les accès critiques, verrouiller les réseaux sensibles.
  • Un guide de reprise d’activité : Restaurer les systèmes en priorité, communiquer avec les parties prenantes et prévenir les autorités si nécessaire.

L’ANSSI propose un modèle de plan de gestion de crise cyber à destination des entreprises françaises. 

Ce document est une ressource précieuse pour structurer une réponse efficace.

2. Faire des simulations d’attaques pour tester l’efficacité du plan

Un plan écrit ne suffit pas. 

Il doit être testé régulièrement pour s’assurer que chaque acteur sait comment réagir en cas de crise.

Exemples de simulations :

  • Exercice de ransomware : Simuler une attaque et voir combien de temps il faut pour isoler la menace et restaurer les systèmes.
  • Test de phishing en interne : Envoyer de faux e-mails frauduleux pour identifier les employés vulnérables et ajuster la formation.
  • Simulation de panne informatique globale : Tester la capacité de l’entreprise à fonctionner avec des systèmes hors ligne.

Les entreprises qui réalisent ces tests constatent une réduction de 70 % du temps de récupération après incident (source : Gartner).

3. Sauvegarder régulièrement les données et les stocker sur des serveurs sécurisés hors ligne

Une attaque est d’autant plus dévastatrice si l’entreprise ne dispose pas d’une copie de ses données. 

Une bonne politique de sauvegarde peut faire la différence entre un simple contretemps et une catastrophe totale.

Bonnes pratiques :

  • Effectuer des sauvegardes quotidiennes des fichiers critiques.
  • Stocker ces sauvegardes sur des serveurs isolés et hors ligne pour éviter qu’elles ne soient compromises par un ransomware.
  • Tester régulièrement la restauration des sauvegardes pour s’assurer qu’elles fonctionnent en cas de besoin.

Un exemple marquant est celui de l’hôpital universitaire de Düsseldorf en 2020. 

Après une attaque par ransomware, l’établissement a pu restaurer l’ensemble de ses données en moins de 24 heures grâce à un système de sauvegarde hors ligne bien conçu.

Un plan de réponse bien défini peut limiter les dégâts et accélérer le retour à la normale

Chaque entreprise, quelle que soit sa taille, doit se poser une question essentielle : « Sommes-nous prêts à encaisser une cyberattaque aujourd’hui ? »

Maersk, JBS, Colonial Pipeline… Les entreprises qui ont subi des cyberattaques majeures ont toutes payé le prix fort de leur impréparation. 

À l’inverse, celles qui disposent d’un plan de réponse aux incidents testé et éprouvé réduisent drastiquement l’impact des attaques et reprennent leurs activités rapidement.

La cybersécurité ne se limite pas à la prévention. 

L’anticipation et la préparation à une crise font la différence entre une entreprise qui survit et une entreprise qui disparaît.

5. Erreurs cybersécurité : appareils mobiles non sécurisés

Un PDG espionné via son smartphone : une attaque silencieuse et redoutable

En 2018, un dirigeant d’une grande entreprise européenne a été victime d’une attaque de cybersurveillance sophistiquée. 

Lors d’un voyage professionnel en Asie, il a connecté son smartphone à un Wi-Fi public non sécurisé dans un aéroport.

Sans le savoir, il venait d’ouvrir une brèche béante dans son système de communication.

Un hacker présent sur le même réseau a intercepté ses données et installé à distance un logiciel espion sur son téléphone. 

Résultat : toutes ses communications, ses e-mails, ses messages et ses fichiers professionnels ont été accessibles en temps réel par les attaquants.

Cet incident a eu des conséquences dramatiques :

  • Fuite de documents confidentiels liés à des négociations stratégiques.
  • Compromission des identifiants d’accès aux serveurs de l’entreprise.
  • Espionnage industriel et pertes financières considérables.

Ce PDG, comme beaucoup d’autres dirigeants et employés, pensait que la cybersécurité concernait avant tout les ordinateurs de bureau et les serveurs internes. 

Mais en 2024, les smartphones et tablettes sont devenus les maillons faibles de la sécurité d’entreprise.

Pourquoi cette erreur de cybersécurité est un problème ?

1. 70 % des violations de données impliquent un appareil mobile

D’après une étude de Verizon en 2023, 7 violations de données sur 10 sont liées à un appareil mobile. 

Pourtant, les entreprises protègent souvent mieux leurs ordinateurs que leurs téléphones.

Les hackers l’ont bien compris et exploitent trois grandes failles :

  • Les réseaux Wi-Fi publics, où les connexions peuvent être interceptées.
  • Les applications malveillantes, qui accèdent aux fichiers et aux permissions du téléphone.
  • Les appareils perdus ou volés, qui contiennent souvent des informations critiques sans chiffrement suffisant.

2. Les smartphones et tablettes contiennent des informations sensibles et sont souvent moins protégés que les ordinateurs

Un téléphone d’entreprise contient :

  • Les e-mails professionnels avec des informations sensibles.
  • L’accès aux outils collaboratifs et aux serveurs internes.
  • Des fichiers confidentiels synchronisés via le cloud.

Or, la plupart des entreprises n’imposent aucune règle stricte pour sécuriser ces appareils.

Exemple frappant : en 2022, un employé d’une grande banque a perdu son téléphone personnel, sur lequel il utilisait son e-mail professionnel sans protection particulière.

Quelques jours plus tard, des hackers se sont servis de ce compte pour lancer une attaque de phishing interne, compromettant des dizaines de comptes et provoquant une fuite massive de données.

3. Un accès non sécurisé peut donner à un attaquant la main sur l’ensemble des données d’une entreprise

  • Si un smartphone est infecté, un hacker peut récupérer les mots de passe enregistrés et infiltrer les serveurs de l’entreprise.
  • Si une session VPN reste active sur un appareil compromis, un attaquant peut l’exploiter pour accéder aux réseaux internes.
  • Si un téléphone professionnel est volé et mal sécurisé, les conséquences peuvent être désastreuses.

Comment éviter cette erreur de cybersécurité ?

1. Mettre en place une solution de gestion des appareils mobiles (MDM) pour sécuriser les accès

Les entreprises doivent déployer un système de Mobile Device Management (MDM) pour :

  • Imposer des règles de sécurité (mot de passe complexe, verrouillage automatique).
  • Pousser des mises à jour à distance pour corriger les failles de sécurité.
  • Effacer les données en cas de vol ou de perte d’un appareil.

Des solutions comme Microsoft Intune, MobileIron ou VMware Workspace ONE permettent un contrôle total sur les appareils mobiles professionnels, réduisant considérablement les risques.

2. Interdire l’utilisation de Wi-Fi publics sans VPN

Un Wi-Fi public est une mine d’or pour les hackers. 

Pour protéger les communications des employés en déplacement :

  • Obliger l’utilisation d’un VPN pour sécuriser les connexions à distance.
  • Désactiver la connexion automatique aux réseaux Wi-Fi publics.
  • Former les employés à ne jamais saisir d’informations sensibles sur un réseau inconnu.

Les VPN professionnels comme NordLayer, Cisco AnyConnect ou Perimeter 81 offrent une protection chiffrée des connexions et empêchent les interceptions de données.

3. Chiffrer les données sur tous les appareils professionnels

Le chiffrement est un rempart essentiel contre les attaques mobiles. 

Si un téléphone chiffré est volé, les données restent illisibles sans l’autorisation de l’utilisateur.

Bonnes pratiques :

  • Activer le chiffrement natif sur iOS et Android (FileVault, BitLocker).
  • Stocker les fichiers critiques dans des conteneurs sécurisés.
  • Désactiver le partage automatique des données avec des applications tierces.

En 2021, l’entreprise Booz Allen Hamilton a empêché une fuite massive de données en chiffrant l’intégralité des appareils mobiles de ses employés. 

Lorsqu’un téléphone contenant des documents confidentiels a été volé, les hackers n’ont jamais pu accéder aux fichiers.

Les entreprises doivent intégrer la sécurité mobile dans leur politique globale de cybersécurité

La cybersécurité mobile ne peut plus être une réflexion secondaire. 

Aujourd’hui, un smartphone est un ordinateur à part entière, avec les mêmes vulnérabilités, mais souvent moins de protections.

Les dirigeants doivent poser cette question cruciale :
« Si un employé perd son téléphone aujourd’hui, quels risques cela représente-t-il pour notre entreprise ? »

Sans protection adéquate, la réponse est sans appel : risque de fuite de données, infiltration des systèmes internes et espionnage industriel.

Protéger les appareils mobiles, c’est protéger l’ensemble de l’entreprise. 

Et dans un monde où la mobilité est devenue la norme, négliger ce risque est une erreur que personne ne peut plus se permettre.

Conclusion : 

Les erreurs de cybersécurité coûtent cher. 

Chaque jour, des entreprises de toutes tailles se retrouvent paralysées par des cyberattaques qu’elles auraient pu éviter. 

Le coût d’une faille de sécurité ne se mesure pas uniquement en euros, mais aussi en perte de confiance des clients, interruption des opérations et atteinte à la réputation.

Les cybercriminels ne dorment jamais. Ils scrutent les failles, exploitent la moindre négligence, et s’adaptent plus vite que les entreprises ne renforcent leur sécurité. 

Pourtant, les cinq erreurs analysées dans cet article ne sont pas des fatalités. 

Elles sont prévisibles, évitables et surtout maîtrisables avec des décisions prises dès aujourd’hui.

Pour transformer votre cybersécurité en une véritable force de protection, voici les cinq mesures essentielles à adopter sans attendre :

1. Vérifier que tous les systèmes sont à jour

2. Former régulièrement les employés à la cybersécurité

3. Adopter des politiques strictes de gestion des mots de passe

4. Élaborer et tester un plan de réponse aux incidents

5. Sécuriser les appareils mobiles et les connexions à distance

La cybersécurité est un investissement stratégique

Chaque euro investi dans la cybersécurité épargne des milliers, voire des millions d’euros en pertes potentielles. 

Plus encore, il protège l’intégrité de l’entreprise, la confiance des clients et la continuité des opérations.

Ignorer les menaces cyber, c’est prendre un risque inconsidéré dans un monde où les attaques sont quotidiennes, automatisées et impitoyables. 

En revanche, une stratégie proactive peut transformer une entreprise vulnérable en une organisation résiliente et protégée.

Mieux vaut agir maintenant que subir les conséquences d’une attaque demain. 

La cybersécurité n’est pas une contrainte, c’est un levier de pérennité et de compétitivité.

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